mardi 19 février 2008

Vers un nouveau modèle de management: la co-agilité

Communautés de pratique, réseaux sociaux appliqués à l’entreprise, management transverse, de plus en plus d’acteurs du conseil et du management proposent depuis ces quelques dernières années de nouvelles approches qui répondent aux nouveaux enjeux de l’entreprise.

Partant de constats justes, ils proposent des réponses pertinentes, mais demeurent trop souvent dans un registre partiel. Force est de constater, qu’il est difficile au dirigeant en quête d’une lecture d’ensemble de s’y retrouver avec clarté, et de décider la mise en œuvre d’une démarche d’entreprise.

Pourtant, si l’on ose prendre de la hauteur et dépasser les lignes de partage qui ont prévalu entre les différentes sphères du management, une approche globale est possible. Telle est l’ambition de la CoAgilité, l’approche que nous développons ici…
Toutes ces nouvelles démarches de management sont apparues au tournant du siècle, conjointement avec la société de la connaissance (Troisième vague Tofflerienne), la mondialisation (La terre est plate), les nouvelles technologies (Internet) et plus récemment les dynamiques sociales amplifiées par les réseaux en ligne (web 2.0).

En partant de chacune de ces considérations, nous pourrions à notre tour proposer une approche particulière, pertinente mais partielle, car ne se posant pas la question de l’évolution de l’enjeu principal des entreprises aujourd’hui, pour ensuite décrire les moyens à mettre en œuvre pour y répondre.

L’agilité est devenu la priorité des organisations

Si au cours des décennies précédentes, le maître mot était productivité, avec sa course au rapport qualité / prix, la priorité des entreprises est devient désormais celle du rapport créativité / temps, avec son nouveau maître mot : l’agilité.
Hier, c’était le plus productif qui gagnait. Aujourd’hui, c’est le plus agile. Celui qui propose le produit ou le service au bon moment, au juste prix, dans la compréhension la plus pertinente de son client.

La question de la productivité n’est pas écartée. Il importe d’être ce qu’il faut « de plus productif » que la concurrence, avec la juste longueur d’avance en termes d’innovation et de service, de prendre en compte un nombre croissant de dimensions, chacune comportant de plus en plus de variables, évoluant différemment dans de multiples contextes.
L’agilité, c’est l’art de prendre en compte toutes les dimensions clés de l’entreprise en continu pour que celle-ci adapte sa marche selon la compréhension qui peut être faite de l’ensemble de son contexte.

L’agilité nécessite une intelligence collaborative à l’échelle de toute l’organisation

L’agilité, c’est l’intelligence collective au cœur de l’action. Et l’intelligence collective est le fruit de collaborations multiples et pertinentes. Ce que nous avons appelé dans de précédentes contributions, l’Intelligence Collaborative.

Et cette Intelligence Collaborative s’organise dans l’entreprise, se suscite, se manage, se mesure. C’est une nouvelle organisation managériale qui vient s’ajouter et non se substituer aux précédentes. L’agilité a en effet besoin d’une organisation de responsables qui décident (une pyramide mais un peu aplatie), et une organisation de compétences (une matrice mieux dosée). Cette organisation est composée de transversalités, de communautés, de réseaux sociaux qui prennent conscience, collaborent, proposent, agissent en coordination, capitalisent l’information.

A la capacité de décider, de maîtriser des expertises, s’ajoute désormais celle de penser ensemble pour agir ensemble.

Une réponse d’ensemble : La Coagilité
L’agilité, c’est en premier lieu de la collaboration à tous les niveaux de l’entreprise, ou l’ensemble de l’humain interagit avec l’opérationnel et le stratégique.

Ce nouveau système managérial, associant la finalité de l’agilité à la dynamique de collaboration comme moyen, existe, nous le proposons désormais sous forme d’un programme de management global : La Coagilité.

— Olivier Réaud