samedi 04 octobre 2014

Pourquoi le collaBIOratif ? Respecter les individus lors de la co-production des idées !

Les mutations nous amènent à repenser le collaboratif dans une forme plus active et plus vivante : le CollaBIOratif …

Dans un monde qui s’accélère, le temps pour produire des idées de manière collective est plus court. Les contraintes actuelles, nous obligent à plus de réactivité pour produire davantage d’idées, de concepts ou de projets pour s’adapter à un environnement en mouvement. S’ajoutant au défi de l’accélération, la complexité crée une nécessité de s’organiser dans de multiples écosystèmes, souvent, eux aussi, mouvants.

Cette production d’idées, ces échanges de connaissances prennent la forme de séminaires, de conférences ou encore de réunions qui se multiplient. Ces temps de travail collectifs donnent parfois lieu à des expériences négatives : monopole de la parole par un intervenants, détérioration de l’écoute, perte de lisbilité du sujet… Bien qu’animés de bonnes intentions, ces moments dissonants discréditent le travail collectif et aboutissent à des frustrations et à des déceptions.

En réponse, les organisations tentent d’atténuer ces dérives en contraignant les participants à s’impliquer dans une démarche avec le poids d’un contrat moral. Ce surcroit de pression entraine un désengagement des acteurs, préjudiciable à l’efficacité de la démarche.

Un nouveau défi s’offre à nous : Comment gagner en efficacité et en sérénité lors des temps de créativité collective ? Comment gagner en intelligence sur la démarche ET sur le résultat ?

L’origine de l’idée …

Inspirons-nous du monde agricole. Lorsque nous croquons dans une tomate « bio », nous ne croquons pas uniquement le fruit, le produit de l’agriculture biologique, mais nous dégustons également la manière dont l’agriculteur a respecté la terre dans laquelle elle a poussé.

Lorsque nous portons un T-Shirt issu du commerce équitable, nous exhibons un vêtement qui contient en lui la qualité de vie de ceux qui ont participé à sa production.

Et pourtant, lorsque nous créons une idée, notre préoccupation se porte moins sur le chemin de la production que sur l’évaluation de l’idée : cette idée est-elle pertinente ? En combien de temps, pourrons-nous être rentable ? Qui a eu tort ou raison ? A qui revient l’origine de l’idée ?

Nous préférons voir la destination plutôt que le chemin. Résultat : créatifs sous tension, fatigue émotionnelle, tension relationnelle, développement de stratégies individuelles de réussite…

Qu’est-ce qu’une idée Bio ?

Le collaBIOratif est une proposition : et si nous appliquions les principes du commerce équitable à la production intellectuelle ? Imaginons que le soin apporté aux personnes qui produisent des idées soit aussi important que le soin apporté à la production de ma tomate BIO. Savourer le chemin pour mieux avancer ensemble afin d’apprécier la destination !

L’idée est simple : rassembler les conditions (temps, espace, moyens) qui permettent de respecter les individus qui créent des produits intellectuels et immatériels pour en garantir une efficacité vertueuse.

Mais pourquoi la démarche serait-elle aussi importante que le résultat ?

Un souffle d’idéalisme anime cette idée : si nous soignons la manière de produire des idées ou des projets, les résultats seront plus humains, pertinents, efficients et résilients. Basé sur un cheminement plus harmonieux, le parcours permettra une meilleure implication de chacun et laissera plus d’espace pour que s’exprime une intelligence collective aux services d’objectifs communs. Les produits de cette démarche seront partagés, engageants et donnerons envie à d’autres de reproduire l’expérience durablement.

L’objectif sera alors de rendre fluides et transparents, ces temps de génération d’idées. La démarche génère deux résultats : des idées et de la confiance, la confiance permet à la démarche d’être durable, respecter la qualité de la démarche est essentiel.

Et le collaBIOratif implique un collectif. Il ne se destine pas au génie isolé, au tyran narcissique ou au poète maudit. Son point de départ est l’individu. Il peut s’appliquer indifféremment dans de nombreuses situations de production intellectuelle soit individuelles ou collectives. L’alternance de temps individuels, en sous-groupe ou en grand groupe est un des piliers du collaBIOratif. L’idée est optimiste : « soyons plus intelligents ensemble ! »

Pour qui ?

Une question persiste : quel est le bénéfice réel du collaBIOratif ? Et pour qui ? Si tout le monde s’accorde sur l’intérêt du Bio ou du commerce équitable, seule une minorité de consommateurs en achète.

Le collaBIOratif est avant tout une prise de conscience. Cette proposition a pour ambition de faire taire les cyniques qui parlent de « monde des bisounours » dès que nous abordons la question du respect de l’humain dans la collaboration. A l’inverse, le collaBIOratif n’est pas une revendication. La logique est que chaque individu peut se responsabiliser et décider de créer des conditions collaBIOratives.

Comme chaque humain peut produire des idées ou contribuer à un projet, chacun peut choisir le moyen qu’il emploie pour le mener pleinement.

Le bénéfice du collaBIOratif est de créer des conditions nouvelles d’échange lors des moments de production intellectuelle. Cette méthode est, par là-même, une invitation à reconsidérer nos échanges tout au long de nos réalisations, qu’elles s’appliquent à la vie professionnelle ou personnelle. Il est une invitation à développer de manière soutenable et renouvelable notre capacité à réfléchir et à agir ensemble.

Vivre le CollaBIOratif !

Enfin le collaBIOratif est une expérience et non une doctrine, il se vit. In Principo a élaboré un nouveau format de conférence inversée : la Conférence collaBIOrative. Ce type de conférence se déroulera à l’occasion de la participation d’In Principo au World Forum Lille (21-24 octobre). L’objectif sera de permettre à des experts et non-experts de collaborer pour acquérir une connaissance partagée d’un sujet. Les thèmes abordés seront variés : « défi du climat », « objectifs du millénaire pour le Développement Durable » ou « social business ».

— Louise Kolaï