mardi 16 janvier 2018

L’abécédaire d’In Principo - Lettre n°4 : D comme… Dynamique collaborative !

Deux fois par mois, In Principo vous invite à réviser une notion clé pour nos organisations d’aujourd’hui et de demain. Pour cela, nous donnons la parole aux personnes rencontrées dans les entreprises dont nous accompagnons la transformation collaborative. Après Patrick et ses relations de Confiance en milieu professionnel, poursuivons cette semaine avec Sylvie et la lettre D comme… Dynamique collaborative !

Selon Wikipedia, “la dynamique est une discipline (…) qui étudie les corps en mouvement sous l’influence des actions mécaniques qui leur sont appliquées. Elle combine la ‘statique’ qui étudie l’équilibre des corps au repos, et la ‘cinématique’ qui étudie le mouvement”.

Dans cette définition empruntée à la Mécanique, on retrouve plusieurs ingrédients qui qui sont également questionnés au sein même de notre corps social : comment favoriser la mise en mouvement des salariés afin qu’ils ne restent pas statiques, en période de changement notamment ? Comment trouver le bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée ? Comment aménager des plages de repos pour nous ressourcer au milieu de nos journées d’intense activité ?

Selon Wikipédia, “collaboratif est un adjectif qui signifie ‘agir en collaboration’, de ‘façon collaborative’”. Jusque-là, rien de vraiment révolutionnaire. Mais regardons d’un peu plus prêt cette autre définition, toujours sur Wikipédia : “un collaboratif est aussi un substantif d’utilisation récente pour parler d’un ‘groupe de travail collaboratif’. Entendu en ce sens, un collaboratif (de l’anglais ‘a collaborative’) regroupe des personnes ou des organisations se réclamant explicitement de la philosophie et des méthodes du travail collaboratif”. Il y aurait donc une ‘philosophie’, des ‘méthodes’ et un nouveau ‘mot’ apparu récemment pour désigner un collectif qui agit de manière collaborative.

Quelle est la place des dynamiques collaboratives dans nos entreprises ? Comment les favoriser ou les encourager ? Pour quels bénéfices concrets ? En ce début d’année 2018, In Principo donne la parole à Sylvie qui constate depuis plusieurs années la puissance des dynamiques collaboratives au cœur de ses équipes, dans l’entreprise dont elle fait partie du Comité de Direction.

A quoi pensez-vous quand on vous parle de dynamique collaborative ? “Quand je pense dynamique collaborative en entreprise, je pense immédiatement à Leroy Merlin. Il y a quelques années, Leroy Merlin a choisi de devenir une entreprise collaborative. Ce n’est certainement pas le seul exemple dans ce cas. Et j’imagine que tout n’est pas forcément collaboratif dans une entreprise qui compte aujourd’hui plus de 20.000 salariés. Mais j’ai été marquée par cet exemple. Et c’est celui auquel je me suis le plus intéressée, et en particulier leur dynamique de voyages apprenants”.

Qu’est-ce qui vous a marqué ? “Je trouve ça paradoxal de devoir encore parler d’entreprise collaborative en 2018. Par essence, le libre regroupement de plusieurs individus au sein d’une entreprise ne devrait être qu’une affaire de dynamique collaborative, de saine coopération entre les acteurs, au bénéfice du projet défini collectivement. Et pourtant, ce n’est pas forcément une réalité dans la majorité de nos entreprises modernes. Or, si on considère les entreprises comme des écosystèmes vivants, reliés les uns aux autres, les dynamiques collaboratives devraient être omniprésentes, en interne comme en externe”.

Pouvez-vous nous en dire davantage ? “En interne, les dynamiques collaboratives sont celles que nous essayons de favoriser entre nos équipes pour éviter les fonctionnements en silos : entre nos départements Marketing, R&D et Commercial ; entre nos fonctions opérationnelles et support… En externe, les dynamiques collaboratives sont celles que nous tâchons de mettre en place avec nos fournisseurs, avec nos clients, avec les consommateurs de nos produits. Et pourquoi pas demain avec nos concitoyens, dans une logique de responsabilité sociétale”.

Concrètement, comment faites-vous cela dans votre entreprise ? “Et bien, à chaque fois que c’est possible, nous favorisons les rencontres en face à face. Je sais bien qu’à l’heure du digital et des nouvelles technologies de communication, cela peut paraître dépassé. Mais j’y crois fortement. Quand nous parvenons à réunir plusieurs acteurs dans un lieu propice à la co-création et que nous leur laissons suffisamment de temps pour penser ensemble et agir ensemble, il en ressort toujours quelque chose de très positif”.

“Et j’irai même plus loin. Un collectif qui ne parvient pas à trouver le temps de se réunir vraiment n’est pas un collectif. Et par se réunir vraiment, je ne parle pas des dizaines de réunions expédiées au pas de course, où chacun traite ses mails en restant assis derrière une table. Je parle d’un vrai moment de partage authentique et d’enrichissement mutuel”.

Un lieu propice et du temps, s’agit-il des deux principaux ingrédients pour favoriser une dynamique collaborative ? “Non ! Ce sont deux ingrédients essentiels. Mais il y en a plein d’autres. Il faut que les personnes présentes aient vraiment envie d’être là et de co-construire. Il faut que chacun soit au clair sur les raisons et les motivations de ce travail en commun. Il faut également beaucoup de qualités humaines telles que l’accueil, l’écoute, la bienveillance ou encore la confiance. Dans nos cultures du Savoir et de la Compétition, favoriser une véritable dynamique collaborative n’est pas un exercice naturel. C’est pourquoi nous faisons souvent appel à des facilitateurs qui nous aident à réunir ou à garantir un maximum de ces ingrédients”.

Et vous, chère lectrice ou cher lecteur ? A quoi ressemblent les dynamiques collaboratives dans votre environnement professionnel ? Est-ce déjà une réalité de chaque instant ? Est-ce surtout une nouvelle façon de penser certains séminaires ou certaines activités en particulier ?

— Matthieu Buet