lundi 18 décembre 2017

L’abécédaire d’In Principo - Lettre n°2 : B comme… Bienveillance !

Deux fois par mois, In Principo vous invite à réviser une notion clé pour nos organisations d’aujourd’hui et de demain. Pour cela, nous donnons la parole aux personnes rencontrées dans les entreprises dont nous accompagnons la transformation collaborative. Après Paul et sa quête d’Autonomie, poursuivons aujourd’hui avec Julie, Marc, Véronique et la lettre B comme… Bienveillance !

Selon Wikipédia, “la bienveillance est la disposition affective d’une volonté qui vise le bien et le bonheur d’autrui”. Dans le best-seller de Miguel Ruiz, le premier des quatre accords Toltèques nous invite à adopter en toutes circonstances une ‘parole impeccable’. Dans une grande entreprise agroalimentaire, deux des sept valeurs du Groupe invitent les salariés à ‘faire preuve d’ouverture et d’inclusion’ ou encore à ‘agir avec la tête et le cœur’. Dans un cabinet de conseil spécialisé dans la conduite du changement, on invite les consultants à remplacer leurs ‘procès d’intention’ par du ‘crédit d’intention’…

Il y a derrière ces quelques exemples une sorte d’invitation à désapprendre certains réflexes bien ancrés dans notre société ‘moderne’ : notre tendance naturelle à la critique et aux jugements de valeur ; notre méfiance vis-à-vis des autres ; la priorité donnée à notre réflexion sur notre intuition ; le besoin que nous avons de faire des hypothèses pour tenter d’expliquer les intentions des uns et les motivations des autres…

Dans les entreprises, comment vit-on ces injonctions à faire preuve de davantage de bienveillance ? Que pensent les salariés de cette invitation à modifier certains de leurs réflexes ? Cette semaine, In Principo donne la parole à Julie, Marc et Véronique, rencontrés dans l’une des organisations dont nous accompagnons la transformation collaborative.

Voici la réaction de Julie la première fois qu’un de ses collègues lui a parlé des quatre accords Toltèques : “personnellement cette histoire de parole impeccable, moi ça me gonfle. Je n’ai pas envie de m’empêcher de dire ce que je pense. Je n’apprécie pas les gens qui ne disent pas ce qu’ils pensent. Et puis dire les choses ça permet souvent de résoudre les problèmes et de faire avancer les choses”. On voit bien dans cette première réaction que ‘la parole impeccable’ est vue par Julie comme une interdiction à partager librement ses pensées…

Ailleurs dans cette même entreprise, voici comment Marc utilise l’une des 7 valeurs de son Groupe pour tenter de faire évoluer le comportement de son manager avec lequel il entretient une grande relation de confiance : “la valeur en question nous invite à ‘agir avec la tête et avec le cœur’. Parfois j’ai le sentiment que mon boss s’apprête à passer à l’action de manière assez vigoureuse et possiblement brutale. Et au moment précis où il se lève pour quitter son bureau, je l’encourage à ne pas oublier d’agir également avec son cœur. Le plus souvent, ça le fait sourire. Parfois ça l’énerve un peu. Mais je suis convaincu que ça le fait progresser. D’ailleurs, il ne se prive pas de me rappeler une autre valeur du Groupe, qui nous invite à ‘privilégier la simplicité’ lorsque je n’ai pas un comportement exemplaire à ce sujet”.

Dans un autre contexte, Véronique fait un appel au volontariat pour constituer un collectif pluridisciplinaire chargé d’animer des sujets transverses au sein de son entreprise. Parfois, les profils qui se portent volontaires ne sont pas exactement ceux qu’elle aurait choisis spontanément. Lorsqu’elle a partagé ce constat avec un collègue, ce dernier lui a répondu ceci : “préfères-tu accueillir dans ton collectif une personne vraiment très motivée et l’aider à développer des compétences qu’elle n’a pas encore ? Ou bien préfères-tu courir après les personnes a priori compétentes, dans l’espoir d’obtenir leur engagement et leur participation ?”

Du coup, Véronique s’efforce de “faire preuve de bienveillance” comme elle le dit elle-même. Depuis quelques mois, elle a le sentiment de “faire le maximum pour accueillir tous ses collègues volontaires et motivés” afin de leur trouver une place dans ce collectif: “souvent je me dis que ça me prend un temps fou. Et je ne suis pas certaine qu’ils feront l’affaire au final. Mais ils ont tellement envie de nous rejoindre et de faire partie de l’aventure, que je finis par leur donner une chance et les accepter ‘comme ils sont’. Un peu comme cette enseigne de fast-food américaine qui a mis en avant l’invitation ‘come as you are’ dans ses campagnes publicitaires”.

Et vous ? Quelle place donnez-vous à la Bienveillance dans votre environnement professionnel ? Et comment feriez-vous pour inclure Julie, Marc et Véronique dans une véritable dynamique collaborative ?

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— Matthieu Buet